Madeleines au chocolat et beurre de cacahuètes


La Madeleine de Proust : À la recherche du temps perdu.

Vous connaissez sûrement l’histoire : une morsure dans une madeleine transporte instantanément le narrateur dans son enfance avec un flot de souvenirs.
Enfant, sa tante donnait à Marcel de petites madeleines trempées dans du thé.
Adulte, il se rend compte que le fait de manger à nouveau une madeleine fait resurgir des souvenirs liés de son enfance.
La madeleine, symbole de ce passé, des souvenirs viennent à lui sans avoir été invités.

Voici cité un extrait de l’anecdote :

« Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. »

Et l’écrivain explique :

« Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivances, plus immaterielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur, restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »

Même sans lire l’histoire de Marcel Proust, on peut comprendre à quel point Proust décrit la nourriture comme étant bien plus qu’une habitude de banale que l’on fait pour s’alimenter.
N’avons-nous pas tous une gourmandise que nous aimons parce qu’elle évoque en nous des souvenirs en la mangeant?

La nourriture est beaucoup plus qu’un moyen de remplir le ventre.
La nourriture est la culture.
La nourriture est l’amour.
La nourriture est la mémoire des souvenirs d’enfance.

Je n’ai pas de souvenirs précieux ni précis avec la madeleine.
Pour nous c’était plutôt un petit gâteau portugais en forme de chapeau chinois que l’on appelait « bolos de vila Garcia ».
Je ne sais pas si c’est leurs vrai noms mais c’est ainsi qu’on les appelaient par chez moi.
Petits gâteaux cuits en quantité astronomique, dans un four à bois que l’on mangeait pour Pâques.
Ils étaient distribués autour de nous, congelés pour certains et ressortis quand des invités venaient à l’improviste.
Ce n’était pas le plus bon des gâteaux, un peu secs, parfois fades.
Mais c’était le biscuit des fêtes, des rassemblements et des moments qui sortaient de l’ordinaire.
Des gens réunis, des amitiés naissantes, des disputes aussi, des (trop) longs repas, des moments bruyants, parfois trop.
Des moments qu’on adore enfants, déteste adolescents et qu’adulte on recommence à aimer.
C’est cela ma madeleine de Proust à moi.

Après la référence littéraire, parlons de cette recette.
Elle est assez simple, vraiment.
Elles sont légères, moelleuses et bien beurrés.
Avec des bords fins et croustillants.
Un goût de frais, de cacao rond et légèrement herbacé.
Et puis à la place du beurre noisette que j’utilise à chaque fois dans les madeleines, j’ai choisis du beurre de cacahuètes.
Un pot reçu dernièrement et pour lequel je me suis engagé à rédiger deux articles (le prochain et dernier samedi).
Je vous en parlais récemment, celui-ci sera l’avant-dernier. Je vous laisse consulter l’article qui en parle et pourquoi.
Je pensais juste que les saveurs de beurre de cacahouètes et du chocolat fonctionneraient bien ensemble.
Et puis l’envie d’une chose simple et légère. Rapide à faire.

Et jolie aussi.
J’adore leur forme de coquille, toute ronde et délicate.
Et leur apparence si féminine
Je pense qu’elles sont meilleures à la sortie du four.
Et qu’elles doivent être dégustés peu de temps après cuisson, comme n’importe quelle madeleine en général (hormis celles de Yotam Ottolenghi).
Légèrement tièdes croyez-moi, vous n’allez plus pouvoir vous arrêter.

Et vous, quelle est votre madeleine de Proust ?

La recette
140g de beurre de cacahuètes, 40g de chocolat, 2 œufs, 90g de sucre, 2cs de miel, 140g de farine, 1cc de levure chimique et 20g de cacao

-Prechauffer le four à 170°C.
-Deposer le beurre dans une casserole et le faire chauffer à feu doux pour qu’il se liquéfie légèrement.
-Le faire refroidir.
-Dans un saladier faire blanchir les oeufs et le sucre.
-Ajouter le miel, la farine, le cacao, la levure et mélanger.
-Verser le beurre de cacahouètes encore tiède.
-Et on termine par le chocolat haché grossièrement.
-Réserver la pâte 2h au frais.
-Repartir la pâte jusqu’à mi hauteur des empreintes.
-Enfourner 10 mins.
-Démouler et faire refroidir sur une grille.

Allez vous venez vous asseoir pour goûter ?

Article écrit en collaboration avec Dakatine.
Les produits m’ont été offerts mais l’article n’est pas rémunéré.
Le contenu et les opinions exprimées ici m’appartiennent.

4 commentaires

  1. Très joli texte et photos! Madeleine de Proust…j’en ai moi aussi plusieurs: Etant très gourmande et assez sensible, je me suis fait un répertoire de souvenirs liés à tant de goûts! Par commencer par le combo thé noir au lait/ pain frais et miel. C’est pour moi le petit déjeuner de mon enfance: rien que l’odeur me replonge à table, avec ma famille, la radio en fond…un doux plaisir avant de courir prendre le bus pour l’école (bé oui, j’étais tout le temps en retard du coup !! 🙂 )

  2. Et pour moi pas une, mais plein de Madeleines de Proust, pour plein d’époque de ma vie.. enfant, la soupe au pistou, ou croquer dans un petit chèvre sec sans pain, sans culpabilité.. ou les crêpes de Sarrazin au cacao van Houten et au sel. Ou même juste le rituel des chocolats chauds. Les scones que ma sœur préparait, ou la famille regroupée autour du poêle avec l’odeur des marons chauds qui craquent au dessus. Puis moins de souvenirs ados. Puis Paris : la découverte des sushis, le petit restau éthiopien, les mafés de ma coloc… Dublin : les banoffee pies, les falafels que j’ai vendu à tour de main, la cuisine de mon ex, les Irish breakfast.. puis SF, les cookies du beurre de cacahuètes de chez Anthony’s, Le ciopinno, les clam chowder, la bouffe mexicaine, la bouffe mexicaine, la bouffe mexicaine, les glaces en face de la maternité, les Federottis…. Ah ah et j’en oublie ! Mais chacun d’eux m’évoquent des souvenirs de tranches de vie, des amitiés, des souvenirs en dents de scie d’une vie pleine d’amour au final. 😉

  3. Merci pour ton article, il est très beau ! C’est la raison pour laquelle j’ai débuté mon propre blog, pour que les filles aient accès à mes recettes du jamais il devait m’aider quelque chose.. ça paraît peut-être un peu morbide mais ça m’ait apparu comme une nécessité. J’adore la bouffe, j’adore mes filles

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