Ma Lisbonne à moi et une recette de Pastéis de nata

Ma Lisbonne à moi.


Ma Lisbonne à moi, n’est pas que celle des touristes, des azuléjos, des monuments historiques…

Ma Lisbonne à moi c’est celle-ci :
Chelas et son quartier.

Celui qui a été bâti en 1965, à l’époque de Salazar (le dictateur qui porte le même nom de famille que moi) pour y accueillir des familles d’immigrés des anciennes colonies portugaises, gitans et Portugais des campagnes venus en ville pour fuir la misère et y trouver du travail.

Ma Lisbonne à moi c’est celle des immeubles à 13 étages qui ont remplacés les favelas, les décharges et les oliviers…
Les décharges où jouait mon père quand il était enfant.
Et dans laquelle il trouvait de la nourriture.

Ma Lisbonne à moi c’est celle que l’on expatrie loin des regards, loin du centre-ville, loin du tourisme.
Celle dont ont à honte, qu’on n’assume pas et que l’on a Ignorée jusqu’en 1998…

Ma Lisbonne à moi c’est celle où pendant plus de vingt ans, il n’y avait que 2 routes : une pour y accéder et une pour en sortir. Avec des routes poussiéreuses, des chantiers permanent et ses baraquements…
Celle qui a acquis une réputation de ghetto.

Ma Lisbonne à moi c’est celle où les sirènes de la polices font partie du quotidien.
Où les immeubles sont colorés et graffés pour cacher la misère…

Ma Lisbonne à moi c’est celle où l’impression d’insécurité et de misère règne.

Mais ma Lisbonne à moi c’est aussi celle ci :

Celle où vit ma grand-mère depuis plus de 40 ans au 6eme étage de cet immeuble de 13…
L’appartement familial où nous nous retrouvons tous les ans, où l’on partage nos immenses repas autour de la doyenne, âgée de 80 ans aujourd’hui, et qui est notre exemple à toutes et tous.

Ma Lisbonne à moi c’est celle du mélange des cultures, de l’entraide, de la mixité.
Où la couleur de peau n’a pas d’importance….
Où ton meilleur ami peu être fils ou fille d’éboueur, de médecin, de pompiste ou de mère au foyer.

Ma Lisbonne à moi c’est celle où enfant, je jouais avec Àrmand, Catia, Kikas et Joanna…
Où nous partagions des parties de foot, des confidences, des courriers le reste de l’année…
Et où la classe sociale n’avait pas d’importance.

Ma Lisbonne à moi c’est celle qui c’est ouverte aux « autres » en 1998 grâce à l’expo universelle.
Celle qui a vu apparaître 2 lignes de métro, un centre commercial, de nombreux immeubles, encore plus haut.
Et vu détruire la dernière favélas en 2001.

Ma Lisbonne à moi c’est celle des nouveaux talents, chanteurs, tatoueurs et grapheurs. Qui donnent un nouveau visage à ce quartier.

Ma Lisbonne à moi c’est celle où de nouvelles familles viennent s’installer. Des familles qui viennent fonder un cocon, dans un quartier atypique et si attachants.

Ma Lisbonne à moi c’est celle que l’on a rebaptisée pour faire oublier le passé…

Ma Lisbonne à moi c’est ce « corps étranger » qu’on commence à accepter difficilement mais que moi, j’aime énormément

Et sans transition, la recette des pastéis de nata.
Une recette que j’ai retravaillée, peaufinée et qui pour moi, se rapproche de ceux que j’aime.
J’ai utilisée la technique des cruffins pour la pâte qui lui confère une texture très croustillante.
Pour les moules, j’ai déniché dans une brocante des plaques de moules en acier, semblables aux vrais.
Je vous invite, pour la réussite de celle-ci à en utiliser.
Ils sont bien meilleurs chauds ou tièdes.

Pour 9 petits pastéis

Pour la crème
20g de farine, 20g de fécule de maïs, 20cl de lait entier, 4 jaunes d’œufs, 100g de sucre et 100g d’eau

-Faire chauffer l’eau et le sucre dans une casserole.
-Cuire jusqu’à 105°C pourobtenir un sirop.
-Quand le sirop est cuit réserver.
-Dans une casserole verser le lait, la farine et la fécule.
-Cuire jusqu’à légère épaississement. Le mélange doit napper la cuillère.
-Stopper le feu-cuisson.
-Ajouter petit à petit le sirop chaud tout en remuant .
-Dans un saladier, battre les jaunes d’oeufs et les ajouter au mélange ci-dessus.
-Laisser reposer jusqu’à refroidissement total (3/4h environ)

Pour la pâte
250g de farine, 100g d’eau, 10g de miel, 1 pincée de sel et 20g de beurre
4 fois 50g de beurre mou (pas fondu)

-Dans la cuve de votre robot versez l’eau, la farine, le miel et le sel
-Pétrir jusqu’à obtenir une boule bien lisse.
-Ajouter le beurre en dés et continuez de pétrir 10 mins.
-Faire une boule et la réservez au frais 2h environ.

Pour le façonnage de la pâte

-Diviser la pâte en 4 parts égales.
-Prenner un pâton et étaler le en un rectangle de 70/10cms.
-Etaler le beurre mou sur toute la surface.
-Et rouler en commençant par la largeur pour former un rouleau bien serré.
-Réserver le rouleau.
-Prenez le deuxième pâton et étaler le en un rectangle de 70/10cms.
-Etaler le beurre mou sur toute la surface.
-Déposer le rouleau de pâte obtenu précédemment obtenu sur l’une des largeurs de cette seconde bande de pâte.
-Et rouler la pâte autour du boudin. Vous devez enrouler la bande de pâte autour du 1er rouleau et voir augmenter son diamètre petit à petit.
-Faire la même chose avec les pâtons restants

Montage des pastéis
-Préchauffer le four à 250°C ventilé.
-Découper des tranches de 2 cms.
-Deposer la tranche à plat dans le fond moule et appuyer dessus en la faisant remonter jusqu’aux bords.
-Remplir les moules avec la crème jusqu’au dessus (voir photos).
-Enfourner pendant 13 minutes.
-Vos pasteis sont cuits quand une croûte (bien) dorée apparaît et que la pâte est bien caramélisée.
-Démouler aussitôt et les faire refroidir sur une grille

Allez vous venez vous asseoir pour goûter ?

2 commentaires

  1. Bonjour Elo,

    J’aime beaucoup les pasteis de nata (mais je ne suis pas le seul) mais j’ai autant apprécié ta longue litanie sur Lisbonne, ta Lisbonne que j’ai prévu de revisiter en septembre prochain après y être aller il y a 15 et 20 ans. Elle a du bien changer mais j’en ai déjà l’eau à la bouche.
    Merci pour le partage.
    MICHEL31

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